
Christophe Mourthé est photographe et réalisateur depuis 1979. Il a publié de nombreux ouvrages de photos d’art et exposé ses œuvres dans le monde entier. Son travail est présent dans les ventes d’art contemporain. Considéré à juste titre comme le meilleur successeur d’Helmut Newton et de Guy Bourdin, il est l’un des précurseurs de la photo fétichiste avant que la pub ne s’en empare.
Les célèbres « Casanovas » de Christophe Mourthé, personnages issus d’un XVIIIe siècle décadent et mis en image dans la pénombre des palais vénitiens, sont le fruit d’une collaboration avec les meilleurs maquilleurs coiffeurs de la profession. Créés dès 1983 par Christophe Mourthé et ses influences italiennes, ses rencontres avec Fellini à Rome, Zeffirelli, Paolo Barufaldi à Venise, Gassman à Florence, et grâce au génie inventif de Denis Menendez (Le parfum Samsara de Guerlain, le look de Mylène Farmer) ses « Casanovas »ont fait l’objet de très nombreuses publications et sont reconnus comme des chefs-d’œuvre photographiques, dans un style audacieux. Puis, après le décès de Denis en 1994, Marco de Lanfranchi (La Comédie Française, Yves St Laurent, Thierry Mugler, L’Oréal), reprendra avec talent et créativité le flambeau d’une oeuvre à laquelle il apportera sa touche teintée de magie et surtout d’Opéras tel Othello et Hamlet. Stéphane Hurtebise reprendra les « Casanovas » dans les années 2000.
Le temps n’émousse jamais le talent, il l’enrichit d’une patine, d’un éclat, de références et d’un brin de folie. Mais l’immortalité du talent procède de la force émotionnelle que l’artiste insuffle à sa création.
C’est le cas pour « Les Casanovas » de Christophe Mourthé. Venise, la ville endormie au bord de la lagune, le rêve qui s’éveille un matin de carnaval, les ruelles, les ponts, les tourelles qui cachent des amours interdites sorties de la nuit des temps, les doges magnifiques, les personnages oubliés dans les greniers de la mémoire. À travers ses photos émouvantes, Christophe Mourthé nous montre les plus belles pages photographiques de l’âme de Venise. Ses œuvres décrivent l’atmosphère d’une Venise en déclin, mais qui, en guise de provocation ultime, se pare de ses couleurs les plus sombres pour donner aux visages une infinie beauté.